Type : Paysage
Matériau : huile sur panneau
Dimensions (H × L) : 77,3 × 131,9 cm
Propriétaire : Rijksmuseum
Nº d’inventaire : SK-A-1718
Localisation : Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) | salle 2.6
Paysage d’hiver est un tableau peint par Hendrick Avercamp vers 1608. Cette huile sur panneau est conservée au Rijksmuseum d’Amsterdam, aux Pays-Bas.
Inspiré par les scènes hivernales peintes par Brueghel dans les années 1560, le thème, qui montre des patineurs et des traîneaux jouant, glissant et se divertissant avec bonheur sur la glace est à la fois un paysage et une scène de genre animée par de nombreux personnages. Comparée aux autres peintures d’Avercamp traitant le même sujet, celle-ci se distingue par son ampleur panoramique, la richesse des détails et la finesse particulière de sa facture.
Avercamp est l’un des grands peintres de l’école hollandaise du xviie siècle, spécialiste comme nul autre des paysages ou scènes d’hiver, des environs de Kampen et de la rivière Ijsel. Les tableaux vivants et colorés d’Avercamp, sur des formats réduits tout en largeur, mettent en scène de nombreux personnages de toutes classes finement dessinés, dans leurs divertissements ou leurs travaux quotidiens. Par ses évocations des effets subtils de la lumière hivernale et la minutie de ses représentations, Avercamp est considéré comme un grand observateur, bien qu’il n’ait probablement jamais, ou seulement très rarement, songé à figurer des lieux en reproduisant strictement la réalité.
Ses œuvres les plus anciennes manifestent son intérêt pour les détails narratifs dans le goût de Pieter Brueghel l’Ancien, créateur, dans la tradition des calendriers illuminés, du genre particulier du paysage hivernal, dont il a dû connaître à Amsterdam le Paysage d’hiver avec patineurs et trappe à oiseaux (1565, Musées royaux des beaux-arts de Belgique) ou l’une de ses copies réalisées dans l’atelier de Pieter Bruegel le Jeune. Ainsi rencontre-t-on souvent, dispersés au milieu de la multitude de promeneurs, patineurs ou joueurs de golf représentés, quelques éléments triviaux familiers à la tradition flamande, hommes faisant leur besoin, femme venant de tomber dans une position impudique, couple enlacé. On retrouve semblablement chez Avercamp des éléments caractéristiques de la technique de Pieter Brueghel l’Ancien, perspective à vol d’oiseau et horizons haut placés, lacis décoratif des branches de très grands arbres dénudés, rythmes de la progression spatiale depuis les premiers plans, éparpillement de la couleur dans la composition
Il est probable qu’Avercamp s’inspire aussi, dans les formes des fermes et granges qu’il peint, des séries de gravures de Jérôme Cock (1507-1570) publiées à Anvers en 1559 et 1561 d’après les dessins de l’anonyme « Maître des petits paysages », réimprimées par Théodore Galle à Anvers en 1601 et par Claes Jansz Visscher (c. 1550 – 1681) à Amsterdam en 1612. Il a dû également observer les scènes dessinées par Visscher illustrant les bords de cartes de Hollande publiées en 1608 par Willem Jansz. Blaeu (1571 – 1638) et en 1610 par Pieter van den Keere à Amsterdam.
Bateaux pris dans la glace, moulins, fermes et granges, brasseries, châteaux (le peintre est le premier à intégrer le motif flamand dans ses compositions), maisons et églises, sont les éléments qui reviennent régulièrement dans les peintures d’Avercamp. Plusieurs sont réalisées sur des panneaux ronds et Avercamp fut peut-être le premier artiste hollandais à adopter, probablement avant 1610, cette innovation, populaire au XVIe siècle en Flandres.
Dans sa maturité, tandis que l’horizon de ses peintures s’abaisse à partir de 1609 et que s’effacent les arbres et les maisons qui enserrent l’espace de ses tableaux, Avercamp s’attache davantage à l’évocation de la lumière hivernale, rose ou dorée, filtrée par les brumes qui dissolvent les lointains. Son apport est considéré comme essentiel dans le développement de la peinture hollandaise de paysage.
[sources : texte & image wikipedia]